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Fukushima mon amour
Texte de Joël Dordenne

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Introduction :

Petite fille qui me tend les bras,
Que ta confiance est sans limite !
Moi, ma conscience prend la fuite :
J’ai aimé Fukushima !

Le diable me dit grave et bas :
Toi, qui a détruit ce monde,
Comme Caïn, même dans la tombe,
L’œil de l’enfant te fixera.

Petite fille qui me tend les bras,
Ne pardonne pas mes offenses,
Trop facile est la repentance,
Je ne pense qu’à toi, voilà :

Fukushima mon amour.

Dis Fukushima mon amour,
Qu’as-tu fais de tes beaux jours,
Des arbres, des fleurs, de l’air pur,
Sous le soleil crevant l’azur ?

On aurait pu s’aimer tout nus,
Sans caddie et sans superflu,
Sans ustensiles industriels,
Qui ne mènent pas au septième ciel.

Dis, qu’a tu fais de ton savoir,
À part bien sûr savoir avoir,
Qui t’a amené jusqu’ici,
Au pied du mur et de la nuit ?

Que reste-t-il dans tes caddies ?
Vise un peu la gueule de ton riz,
Les pauvres nageoires des sushis,
Et le pâle épice Nikkei.

Après la saison des amours,
Vient la mistoufle comme dit Bruant,
Faut s’les caler avec du vent,
Mais le vent d’ici joue des tours,

Le vent a pris mauvaise haleine,
De fin de l’aventure humaine,
Ne t’inquiète plus pour ton jupon,
Prudence, prend garde à tes poumons.

Dites le gang des émergés,
Qu’avez-vous fait, qu’avez-vous fait ?
Faut huit cerveaux pour nous faire çà !
Tout le monde t’aime, Fukushima !

Faut pas s’frapper du moment qu’çà
Consomme en somme à tour de bras.
Il fait quoi mon électorat,
Si j’dis « on est fait comme des rats » ?

Faut de l’essence à bon marché,
Des Jets privés aux Députés,
Faut que le peuple qui s’ennuie,
Va voir au Brésil si j’y suis.

Y’a bien Bové avec sa faux,
Lui, on peut le mettre en prison,
Mais la camarde avec sa faux,
Elle rigole devant la prison.

Dis Fukushima mon amour,
De nos enfants, t’as des nouvelles ?
Mais qu’ont-t-ils donc dans la cervelle,
Pour nous jouer autant de tours ?

Ils sont partis sans dire un mot,
Ils avaient tout ce qui leur faut,
Tout plein d’amis dans leurs ordis,
Comprends pas, nous pourrissent la vie !

Pour s’déstresser faisons la fête,
Faisons la fête à la planète,
Faut qu’on la r’looke, qu’on lui r’fasse une
Tronche magnifique de boule à tunes !

Dis Fukushima mon amour,
On s’est aimé, qu’avons-nous fait ?
Des pluies de larmes qui font crever
La terre, le ciel, la mer, l’amour…